07/02/2010

Sou Fujimoto Compagny

J'ai décidé de partager mes deux mois de vacances en deux parties : la première sera celle du travail dans une agence d'architecture et la deuxième partie sera réservée à la découverte du sud du pays. Et après un bref échange par mails, me voilà recruté dans l'agence de Sou Fujimoto. (décidemment, on en parle beaucoup de celui-là dans ce blog !). Première grande surprise, l'agence est composée à 60% d'étrangers et les Français avec un score de trois personnes dont moi sont en supériorité numérique. Je suis assez fier d'avoir fait pencher la balance. Sinon, il y a des Suédois, des Australiens, des Polonais, des Anglais, des Italiens et quand même quelques Japonais. Tous ne sont motivés que par la "passion" et la plupart "acceptent" de travailler sans rémunération, juste pour la "gloire" et le plaisir de rentrer dans cette agence. D'après ce que j'ai compris, le salaire de ceux qui sont payés correspondrait à l'équivalent de 1000 euros par mois. Pourtant les journées sont vraiment longues. L'agence ouvre à 8H30 et ferme à minuit. Une pause d' une heure est accordée pour le repas de midi, mais tout le monde mange devant son ordinateur en continuant à travailler. Comme je suis en stage, j'ai le droit d'avoir mon week-end. Compte tenu de ce rythme, de nombreuses personnes ont décidé d'installer leurs nouvelles adresses, ainsi que leur boîtes aux lettres dans l'agence. Chacun se recrée tant bien que mal sa petite vie : quelques plantes servant aussi à la conception de maquettes, des photos, un ballon de foot pour avoir l'impression qu'à tout moment la cloche de la récréation pourra retentir (celle-ci n'ayant pas sonné depuis de longues années ). La deuxième surprise est le fonctionnement de l'agence qui ressemble étrangement à celui de l'école. Les architectes traduisent et analysent des images et des documents puis au cours d'un meeting, Sou Fujimoto esquisse les premiers coups de crayon. Ensuite chacun devra produire à partir de ces croquis des dizaines de variations de maquettes. Au meeting suivant, deux maquettes sont choisies par Sou Fujimoto (avec pour seule justification la beauté des maquettes....) et d'autres variations seront encore produites. Cette méthode de travail explique ce décor de piles de maquettes. C'est incroyable de voir un architecte comme lui fonctionner surtout sur du ressenti. Mais apparemment ça marche et les projets, parfois d'une grande naïveté, sont porteurs d' idéologie et de rêve.

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